Archive for August, 2013
August 28, 2013 · category Uncategorized
DÉSIRS PROGRAMMABLES – Gérard Chauvin – Interactive installation – Video capture #2 from Gérard Chauvin on Vimeo.
Création et conception Gérard Chauvin
Création du dispositif numérique et programmation Philippe Boisnard
Cette oeuvre est une incarnation du phénomène des rencontres et des pratiques sexuelles, fugitives et sensuelles via la technologie et la pratique du visio-chat. C’est une réflexion sur la place qu’occupe le corps dans la dimension numérique de l’Internet. C’est également une façon de constater l’évanescence de ce corps qui dans ce milieu tend à disparaître sous sa forme tangible pour ne laisser la place qu’à une forme fantasmatique.
L’installation interactive « Désirs programmables » est une réalisation de Gérard Chauvin pour la conception, la vidéo, le son et la mise en espace. La programmation Pure Data est de l’artiste programmeur Philippe Boisnard. Production DATABAZ Angoulême.
August 28, 2013 · category Uncategorized
STATION 6 Giney AYME Dispositif multimédia… par giney
DIFFUSION
– Les instants vidéos – Marseille – octobre 2011.
– La coopérative – Montaulieu – novembre 2011.
– L’été des arts – Le CRANE – juillet 2011.
– Databaz – Angoulême – mars 2011.
TEXTE DE XAVIER MALBREIL après la MANU TENSION du 19 mars 2011 à La Coopérative CENTRE d’ART et de LITTERATURE de Montolieu :
Manu Tension, ça me rappelle quelque chose…
Années 30. Il y a ce film, un vieux film en noir et blanc, dans lequel on voit un petit bonhomme serrer des boulons à toute vitesse, mais jamais assez vite. Il court après le tapis roulant mais le tapis roulant court plus vite que lui, et pour finir il se casse la figure, il court après le boulon perdu au risque de se faire broyer par des roues dentées… des roues dentées, tiens c’est bizarre cette expression… Et j’ai lu il n’y a pas si longtemps l’expression « vagin denté », c’est rare de la voir écrite, il me semblait qu’elle ne sortait jamais des livres de psychanalyse et d’ethnologie, attends, oui, c’était une étudiante, qui faisait sa grosse crise de confusion, et qui, allez, balançait du « vagin denté » à tout va, enfin… je me perds.
Ce petit bonhomme dans ce vieux film perturbe le travail des autres, alors qu’au fond tout ce qu’il aurait voulu c’est s’inscrire dans le mouvement, se faire oublier, pour gagner de l’argent et subvenir aux besoins d’une vagabonde qu’il a recueillie. Comme ses gestes ne sont pas les bons, il tord le nez du contremaître en croyant serrer des boulons, et ce qui devait arriver arrive, il se retrouve jeté à la porte, viré, remercié, il ne sera certainement pas payé, ni promus, ni congratulé, ni augmenté, comment s’appelle-t-il déjà ce film, « Les joies du travail à l’heure du fordisme », non, ce n’est pas ça ?
Et puis plus rien. Le travail physique disparaît du champ de l’art… Pas assez sexy certainement. Le travail physique, après tout, nous renvoie vers un passé que le monde occidental voudrait oublier. Maintenant, nous avons des machines pour ça. Le travail physique, c’est bon pour le tiers-monde, c’est bon pour Charlot, c’est d’un autre temps, tout simplement. D’un autre temps, dans d’autres lieux. Mais pas ici, pas chez moi, pas dans mon œuvre d’art, pas dans ma pièce de théâtre.
Pourtant, je me souviens bien avoir vu Giney Ayme accomplir sur scène des gestes que je connais bien, et ce n’est pas si vieux que cela, pas dans les années 30, non, mais dans les années 2010. Des gestes que tous les Charlot et tous les manuels connaissent bien pour les avoir appris, pour les avoir intégrés dans leurs muscles, dans leurs nerfs : couper, taper, tordre, casser, ranger, jeter, et tout ça en rythme, en rythme !
Moi aussi, d’ailleurs, comme Charlot, j’ai eu mon heure de gloire à l’usine : il fallait suivre le rythme d’une machine qui fabriquait des bouchons en plastique, et j’ai tout lieu de croire qu’il s’agissait de bouchons pour des grenades, c’était dans la banlieue de Toulouse, mais chut ! c’était dans un autre temps…Et moi aussi, alors que j’avais besoin d’argent, sinon pourquoi aurais-je fait cela ! je m’étais fait virer. Pas assez rapide…Je vous jure, je ne connaissais pas alors le film de Charlot, ou alors je n’y pensais pas, mais vraiment pas du tout.
Quand on se retrouve derrière une machine, on oublie dans un premier temps les hommes qui les ont programmées. On oublie que cette violence ressentie, ce n’est pas la machine qui nous l’inflige, mais les hommes qui ont cadencé la machine, et qui ont décidé que vous devriez visser 3600 boulons en une heure, ou sortir 1200 bouchons dans les vapeurs de plastique fondu. La violence, on la ressent en provenance de la machine, et puis on la ressent aussi en provenance de soi, et elle s’appelle de la rage, parce que l’on voudrait à tous prix relever ce défi, se montrer à la hauteur de la machine, et puis voilà, on n’y parvient pas, on s’en veut, on se traiterait de minable parce que l’on arrive pas à suivre ce rythme, et que d’autres, au contraire, arrivent à le faire, sinon, pourquoi la machine serait-elle réglée ainsi ?
La violence est là, dans les rapports avec la matière, dès lors que les objets sont lourds, sont coupants, sont tranchants, sont dangereux. La violence physique, dans le monde du travail, n’a pas disparu, comme on voudrait le croire, elle est toujours là, et ce qui est le plus dangereux, c’est peut-être le plaisir que cette violence nous donne. Plaisir d’être un homme, plaisir du viril, plaisir de se sentir en vie, et plaisir du danger qui est là, qui pourrait nous happer à tout moment, comme un loup referme ses mâchoires sur nous. Un loup, une mâchoire, des dents.
C’est à tout cela que je pensais en voyant Giney couper ses bouts de carreau, à toute vitesse, avec un instrument que je possède également, couper ses planches de bois, avec sa petite hache, j’ai exactement la même, enfoncer ses clous, de gros clous, j’en ai une quantité de semblables, ils me servent de temps en temps, quand je veux assembler des planches vraiment balèzes – essayez voir de planter un gros clou comme ça. C’est à tout cela que je pensais et à la dextérité qu’il faut pour ne pas se couper un doigt en découpant des tranches de planche, moi je fais ça quand je veux allumer le feu, en hiver. Je pense que n’importe quel manuel, en voyant faire Giney reconnaîtrait un des siens, et se dirait « ben oui, c’est des gestes que je connais, mais pourquoi est-ce qu’il les montre sur une scène, quand je les fais chez moi, y’a personne derrière mon dos pour venir me regarder, y’a pas de caméra pour venir me filmer ».
A vrai dire, c’est même ce qui m’a troublé le plus, en voyant la performance Manu Tension. Tout ce que fait Giney, je le fais, je peux le faire, mais je n’avais par contre jamais eu l’idée de les montrer sur un plateau. C’est ce que je fais quotidiennement, pourquoi le montrerai-je ? Et pourtant, j’ai bien été happé par ses gestes ; j’ai eu peur pour lui, peur qu’il ne se coupe un doigt et que la performance ne finisse avec l’arrivée d’une ambulance. Peur que du sang, du sang bien rouge et bien réel, ne vienne teinter le verre. Cette violence, pourtant, que je connais bien, ne m’a pas gêné, comme parfois peuvent me barber certaines scènes de violence au théâtre, au cinéma – vous savez, ces scènes de ménage, ces engueulades, avec des acteurs qui font mine de se mettre en colère, cette pantomime lassante derrière laquelle on devine des tonnes de discours psychologisant, qui font le lit, après tout, de dizaines de films de genre. Quel genre ? Ah oui, le genre psychodrame exténuant…et ennuyeux.
La violence que montre Gyney, c’est une violence du possible, de l’ici et du maintenant ; une violence ô combien ambiguë, puisqu’elle nous fait plaisir ; et une violence encore des rapports d’argent et d’exploitation. Une violence du possible, parce qu’elle est là, sous nos yeux, à tous moments prête et que beaucoup de performances ne nous montrent à voir qu’une trace, qu’une infime trace du discours qui aura cheminé dans l’esprit de l’artiste. Une trace qu’il nous faut deviner, mais que parfois, voilà, on n’a aucune envie d’essayer de deviner, parce que l’artiste sera trop resté dans ses livres, au mieux, et dans ses extraits de revues d’art qu’il aura mal digéré, la plupart du temps. Là, on ne peut pas dire que le discours nous noie ! Le discours sous-tend la performance, et les mots projetés sur l’écran viennent nous le rappeler, mais les gestes ne sont pas ceux d’un illusionniste. Le violence que l’on ressent, c’est celle des chairs qui pourraient tout à coup s’ouvrir, celle des rictus qui pourraient tout à coup déformer les visages. Finalement, cela me fait penser aussi au moment où la femme avec qui on partage sa vie se prend l’envie d’accoucher. De l’extérieur, de la peau caressée, de l’acte d’amour, on rentre tout à coup dans un réel surdimensionné, en trois D, en dix D, avec quelle violence ! Ce sang qui se répand, ces chairs qui s’ouvrent, et qui sont pourtant la vie.
L’ambiguïté du plaisir à voir Giney rater sa main avec sa hache, épargner son ongle avec son marteau, éviter le tranchant du verre, c’est que l’on est aussi frustré de ne pas voir sa main se séparer de quelques phalanges, ses ongles s’éclater comme du beurre enfoncé dans de la confiture de groseille, sa peau se zébrer de rouge, avant que de grosses ficelles ne viennent la recoudre. Oui, on est vraiment frustré de ce plaisir-là. Comme, je suppose, ceux qui vont assister à une corrida en espérant bien que le toréro se fera embrocher et que le taureau repartira avec les baloches de l’homme scintillant au bout des cornes, et qui ne voient qu’un pantin enfoncer un cure-dents entre les côtes d’un animal exténué. La violence que nous donne à voir Giney, c’est celle de la scène théâtrale primitive, celle pour laquelle ce bon Aristote a placé en tête de rayon le mot catharsis. La violence qui nous purge de nos mauvaises biles, parce qu’elle nous rappelle tout de suite, dans l’instant, la somme de passions qui sous-tend chaque être et chaque action. La violence qui nous fait voir le muscle et les viscères derrière la peau et les ongles.
Et enfin une violence des rapports de domination des hommes sur les autres, à travers le travail et les outils. Celle-là, cette violence, on la subit au cours de Manu Tension, d’autant plus quand on l’a connue, et que l’on reconnaît derrière la hâte de Giney à trancher ses planches la pression de l’horloge, la réprimande insidieuse du chef, la menace de la feuille de paie. Elle nous apparaît encore plus liée au monde du travail, et des moyens de contrôle numériques, que la mise en multimédia de Philippe Boisnard et Hortense Gautier sous-tend continuellement la performance, et parfois la perturbe même. Ce n’est pas une tautologie qui nous est donnée à voir par cette mise en multimédia, dans le sens où les mots présents à l’écran, les modifications de prises de vue en temps réel, ne redisent pas ce que Giney fait sur scène, mais au contraire rajoutent cette violence du contrôle sur les actes effectués. La violence des mots, qui peut être bien plus terrible que celle des corps, quand elle évoque le pays natal, le déchirement, quand elle nous rappelle le contrôle de plus en plus insidieux des moyens de suivi et de surveillance numériques sur chaque citoyen, dans la rue, à son lieu de travail, et bientôt dans son intimité.
Et cette histoire de vagin denté, au fait ? Ah oui, ce vieux mythe… C’est dans les endroits de travail, dans les ateliers poussiéreux, dans les usines hérissées de pics, de trous glissants, de masses frappantes, que j’y ai le plus pensé. L’impression que la caverne dans laquelle j’étais rentré, pour travailler, n’avait d’autre but que de me découper, de me hacher, de m’aplatir, de me saucissonner, de m’étriper. Ces endroits dans lesquels vous savez, parce que vous l’apprenez au détour d’une conversation, à la cantine, que quelqu’un est mort justement là, précisément, au cours d’une explosion, ou bien pénétré par un éclat de métal qui aura échappé de la presse. C’est en fait à tout cela que je pensais en voyant Manu Tension, de Giney Aymé, mis en multimédia par Philippe Boisnard et Hortense Gautier.
Peut-être qu’une performance n’est réussie que quand elle nous plonge dans l’expectative, tout d’abord, qu’elle parvient progressivement à réactiver certaines de nos peurs essentielles, primitives, puis qu’elle résout ce mystère que chacun découvre en soi, au cœur de la représentation.
Xavier Malbreil
August 28, 2013 · category [performance]
Odyssée from philippe boisnard on Vimeo.
DIFFUSION
– L’été des arts Le CRANE – Chevigny – juillet 2012.
– Les Instants vidéos – Marseille – septembre 2012.
– le GRAVE – Festival FIMAV – Victoriaville (Canada) – mai 2011.
– Databaz – Angoulême – février 2011.
Une œuvre multimodale ; un travail de relation entre la musique, la vidéo, la danse ou la peinture ne mouvement ; une errance à travers des paysages digitaux .
Se nourrissant du fond problématique de la quête d’identité, de la magie du cercle et de la circularité, cette œuvre tente de rendre matérielle et sensorielle cette question centrale que pose Homère à travers une circum-navigation ponctuée de stations et de lieux propres à toute mutation. Ulysse est le lieu de la métamorphose, il est réellement un spectre : seuil de décomposition du sens.
La narration circulaire est une matérialisation sensorielle de cette question de l’identité : une forme d’errance où les stations, les suspensions se condensent comme lieu de mutations sonores et visuelles. Chaque station se déplie comme métamorphose des rapports entre médiums. Il s’agit bien d’une narration, dont les éléments du récit, les liaisons, ne sont plus inscrits linguistiquement, même si en lambeau le langage apparaît esquisse des indices de l’oeuvre d’Homère, mais médiumniquement. Ce travail cherche à présenter concrètement cette quête, en tant que le son et l’image par leurs aventures, sont les lieux de cette présentation.
August 28, 2013 · category [performance]
Teaser de CONTACT // hp process from philippe boisnard on Vimeo.
DIFFUSION
- festival Chercher le texte (Le Cube – Issy-les-Moulineaux) septembre 2013.
– CIPM (Marseille) juin 2013.
– Festival THSF (Toulouse) mai 2013.
– Soirées : Behind the scree,n (la SAT, Montréal, Canada) mars 2013.
– Printemps des poètes (Québec, Canada) mars 2013.
– Live Action festival (Göttborg, Suède), soutenu par Le consulat Français, mai 2012.
– Festival Les empreintes numériques (Toulouse), et work-shop d’une semaine sur une version participative du logiciel programmé [Open data chat] pour la performance, mai 2012.
– Supermarket (Stosckholm, Suède), février 2012.
– Scène poétique/ENS Lyon (Lyon), janvier 2012.
– Colloque E-Formes 4 (St Etienne), décembre 2011.
– Festival EPAF (Varsovie, Pologne), novembre 2011.
– Festival Inra’Action (Sète), octobre 2011.
– Poesia A Strappo (Crema Italie), septembre 2011.
– Festival ISI (Montpellier), septembre 2011.
– Centre Pompidou, périphériques du marché de la poésie (Paris), juin 2011.
– Labtolab/Vision’R (Nantes) , juin 2011.
– IXème International Art Action Festival (Monza – Italie), mai 2011.
– Sexpoésie (Périgueux), mai 2011.
– Festival Les Pluriels (Rouen), mars 2011.
– Festival Voix de la Méditerranée (Lodève), juillet 2010. – LeMotif, périphériques du marché de la poésie (Paris), juin 2010.
– L’été des arts en Auxois Le CRANE – Chevigny) , juin 2010.
– Résurgences#1 (La Plateforme – Paris), juin 2010.
Un homme et une femme s’écrivent à travers des écrans interposés et improvisent derrière leurs claviers un dialogue dans lequel ils déconstruisent et brouillent les codes du chat et des relations sur les réseaux sur un mode poétique et performatif. Cet échange médiatisé par les technologies numériques, entre intimité et virtualité, donne naissance à une relation où les tensions et les désirs se déploient dans un univers visuel et sonore interactif pour aller jusqu’à la saturation/dislocation du langage, du son et du corps.
CONTACT / une performance de poésie action numérique / un homme / une femme / ils s’écrivent / chacun derrière/devant un écran / poésie improvisée / ils tentent de se parler / son et texte tapé projeté samplé destructuré en temps réel / poésie visuelle et sonore / jeu sur les surfaces du langage / du bout de doigts actioner sculpter les mots par une interaction son-corps-texte / composition-recomposition du possible d’un dialogue / matérialité numérique du texte diffracté dans les écrans / matérialité des corps diffractés dans les mots / le corps comme surface de projection / la surface du texte comme espace de désir / du corps intime à la chair numérique / une relation se tisse dans l’entrelacement numérique des phrases projetées chuchotées / le corps du texte en explosion / ils tentent de s’approcher / de se toucher / le texte en extension du corps / ne pouvoir se toucher que dans la tension de la distance médiatisée / se tenir dans cet écart / et peut-être traverser l’écran / dans un débordement du langage et du corps / au-delà des écrans / au-delà de soi / jusqu’à l’autre …
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CONTACT / performance of digital action poetry / man / woman / they write to each other / each one behind/in front of a screen / improvised poetry / they try to speak / sound and text typed showed deconstructed sampled in real time / visual and sound poetry / to play with the surfaces of language / with fingertips stimulating and carving the words by a sound-body-text interaction / composition-recomposition of a possible dialogue / digital materiality of text diffracted in the screens / body materiality diffracted in words / body as a screening surface / text’s surface as a space of desire / from intimata body close to the digital flesh / a relationship developing in the digital interlacing of the whispered and showed sentences / body text in explosion / they try to be close to each other / they try to be next to each other / text as extension of the body / being able to touch the other only in the tension of the network distance / standing in this gap / and perhaps to go through the screen / in a flood of language and body / beyond the screens / over self / up to the other …
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CONTACT est un projet modulaire, qui, à partir de la performance, se décline sous forme d’installation, d’installation participative et interactive, et sous forme de performance en réseau.
>>>> Dans le cadre du colloque E-Formes 4 à l’université de St Etienne le 2 décembre 2011, a eu lieu la nouvelle version de la performance CONTACT à la Maison de l’université.
La performance s’est déroulé à la fois in situ et en temps réel sur le web : www.contact-hp.com
De nouveaux processus sont apparus :
__ le texte écrit par Philippe Boisnard et Hortense Gauthier sur scène de façon improvisée est visible et lisible sur le web en direct, mais de façon modifiée, et l’internaute peut suivre le dialogue entre “Elle” et “Lui”. Ce déplacement est celui d’une déformation, avec des bugs et des agencements qui lui sont propres. A partir de la poésie visuelle tissée sur scène, une autre se crée selon les normes du web, selon des possibilités d’une générativité du code, qui construira le site au fur et à mesure de la performance.
__ le flux d’écriture est capté en temps réel et le texte sauvegardé, mais selon une logique de déplacement, la sauvegarde modifie l’agencement du texte qui ne se donne pas tel qu’il a eu lieu dans la réalité de sa construction. L’ensemble du dialogue est conservé sous formes de fichier texte (imprimables) et au fur et à mesure des performances, les dialogues accumulés forment des archives.
Entre Net-Art, poésie sonore, générative et interactive, HP Process tente, avec cette nouvelle version de CONTACT, d’agencer tous les médiums numériques dans une logique intermédia où le texte éclaté entre la scène, la voix, le corps et le web crée des conjonctions et des disjonctions. L’écriture en tant que flux qui circule des doigts à l’écran, de l’écran au son et au réseau pour revenir envelopper la peau et créer d’autres espaces de projection de soi et de l’autre.
Le dispositif d’écriture performatif en temps réel, retransmis sur le web en temps réel, fonctionne comme une mise en abîme de la communication sur les réseaux où les êtres tentent de se trouver, de se toucher, de transcender la distance tout en la maintenant comme condition même du désir, où les corps s’effacent pour mieux resurgir de façon brouillée, modifiée, diffractée … Cette extension sur le web de CONTACT pose la question de la transposition du texte d’un espace à un autre, d’un médium à un autre, et de sa mutabilité ; elle interroge le web comme espace même de l’archive de la parole, dans lequel les logiques de l’éphémère et de la mutation sont à l’oeuvre.
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During the colloque E-Formes 4 at the university of St Etienne on December 2sd 2011 at Maison de l’université :
a new version of CONTACT has been played
in situ and connected in real-time on the Web : www.contact-hp.com
__ The text written by Philippe Gauthier Boisnard and Hortense improvised on stage is visible and legible live on the web, but it is modified, and the user can follow the dialogue between “She” and “He”. This shift is that of a strain with bugs and arrangements of its own. From visual poetry spined on stage, another is created according to web’s standards, according to the possibilities of generative code, which build the website as performance goes along.
__ The writing’s flow is captured in real time and the text saved, but according to a moving logic, backup changes the arrangement of the text which isn’t given as it took place in the reality of its construction. The composed dialogue is stored as a whole as a text file (printable) and as performance goes along, the accumulated dialogues make up archives
From Net-Art, generative and interactive poetry, and sound poetry, HP Process attempt with this new version of CONTACT, to arrange all digital mediums on a intermedia logic where the text exploded between scene, voice, body, and web creates conjunctions and disjunctions. Writing as a stream flowing from fingers to the screen, from the screen to the sound to return to envelop the skin and create other projection’s spaces.
The device of performative writing in real-time, broadcast on the web in real time, functions as a play-within-a-play of communication networks where people are trying to find each other, to touch each other, to transcend the distance while maintaining it as a condition for desire, where bodies fade to reappear in a blurred, modified, diffracted way … This extension on the web of CONTACT raises the question of the transposition of the text from one space to another, from one medium to another, and its mutability ; it questions the web as a space of speech’s archive, in which the logic of the ephemeral and the mutation are at work.
CONTACT par HP Process from Society for Arts and Technology on Vimeo.
August 28, 2013 · category [installation]
Le fantôme grandit sous la main qui écrit … // The ghost grows up under the hand writing … from HP Process on Vimeo.
DIFFUSION
- festival ISI (MONTPELLIER) septembre 2011.
- Soirée Ultra volte#1 janvier 2013.
Le fantôme grandit sous la main qui écrit … est une installation poétique interactive et générative. Elle propose aux participants de manipuler le trajet de lettres pour activer l’apparition d’une présence fémininie ou masculine qui se dérobe plus on désire la voir apparaître.
L’agent de l’installation est invité dans un double-bind : pour faire apparaître le corps toujours lointain de l’autre (au hasard, l’homme ou la femme), il doit décrire sur l’écran des trajectoires avec des lettres grâce à la wiimote, ce qui lui permettra de voir peu à peu ce corps apparaître dans l’obscurité, et s’approcher peu à peu vers lui. Mais plus il créera de tours et détours avec les lettres, plus le corps qui s’approchera se dévoilera comme un spectre numérique, un avatar en déformation, brouillé par des perturbations numériques.
C’est alors que des mots se constitueront à partir de cet alphabet en mouvement (à partir de 52 trajectoires dessinées) et composeront aléatoirement le poème de cette diffraction (dit par une voix de synthèse). Si l’agent poursuit cette exploration de la perturbation communicationnelle, il entrera alors dans des zones d’altération plus profondes, qui iront jusqu’à l’effacement de la présence de l’autre, pour finir dans un glitch digital lettriste.
Cette installation interactive s’inscrit dans un paradoxe de l’écriture. Si pour une part Adorno écrit en critique du capitalisme et de sa logique communicationnelle que nous ne pouvons entrer en contact avec l’autre que par la courbe, à travers la délicatesse de chemin indirects, de “spirales progressives” (Minima Moralia), d’autre part Kafka met en critique la logique de la courbe et des détours épistolaires, car selon lui c’est par les lettres que nous sommes trompés, elles produisent des fantômes aussi bien le destinataire que le destinateur deviennent des spectres …
Le fantôme grandit sous la main qui écrit est ainsi la métaphore vivante de l’aporie communicationnelle qui travaille secrètement et profondément la recherche de l’autre, notamment à travers les nouveaux outils numériques, comme les sites de rencontres et les réseaux sociaux.
Cette installation a été présenté au festival ISI à Montpellier en août 2011.
>>> VIDEO
Télécharger le dossier complet du projet (en français) :
Download the complete file of the project (in english) :
August 28, 2013 · category [performance]
HP_PROCESS // FESTIVAL SONS DE PLATEAUX // 19 JUIN 2013 // MONTÉVIDEO // MARSEILLE from GRIM on Vimeo.
DIFFUSION
- festival BRUISME #2 (Lieu Multiple/Confort Moderne) à Poitiers le 1er juillet 2012.
- festival DIGITAL CHOC v.2.0 (Institut français du Japon) à Tokyo et à Kyoto en fév. 2013.
- festival MAI NUMERIQUE à Carcassonne 4 mai 2013.
- festival THSF ( Mix’Art Myrys) à Toulouse en mai 2013.
- festival SONS DE PLATEAUX (GRIM) à Marseille en juin 2013.
PRESENTATION : TRANSLATIONS est une performance video et sonore sur la vitesse et l’espace-temps, où son et images sont produits en temps réel dans une logique synesthésique et hallucinatoire. C’est une plongée dans les vibrations de la vitesse et dans les diffractions temporelles et spatiales produits par les déplacements, les trajets, les connexions, les translations. Distance et dilatation, rythme et compression, défilement et suspension, synchronisation et décrochage sont les thématiques de ce projet de live cinema.
A partir d’une centaine de petits films de paysages réalisés lors de voyages (train, voiture, avion, métro …), HP Process construit en temps réel un travelling infini qui explore les variations et déformations visuelles générées par la vitesse. C’est à la fois la traversée de multiples espaces et une plongée dans la matière vibratoire de la vidéo et du son, qui se déploie à partir d’une hybridation entre voix, textes et sons électroniques, pour aller vers une densification noise hypnotique.
_ Le travail en temps réel de l’image explore la matérialité du numérique à travers une déconstruction des pixels et des couleurs, pour tendre vers l’abstraction des formes.
_ Le texte, imprégné dans les flux bruitistes, jouant sur les limites de l’audible et du sens, est notamment constitué de longues listes de voyages où sont référencés les lieux de départ et d’arrivée, les distances parcourues, le temps du voyages, les horaires, et les moyens de transports utilisés.
_ Le son se construit à partir d’un travail d’improvisation de la voix et du souffle, retraités en direct par ordinateur afin de créer aussi bien une poésie sonore électronique que des paysages sonores.
La dégradation du déroulement du film en tant que dégradation de la mémoire __ le voyage est toujours à la fois ce qui a eu lieu, et ce qui est à venir. C’est déjà un souvenir au moment même où il a lieu, il appartient déjà à un processus de mémorisation qui va de pair avec un processus de transformation / déformation / dégradation. C’est toujours une projection, une vision, qui se donne de manière brouillée, vaporeuse, insaisissable. Une dream-machine numérique …
TRANSLATION est un carnet de voyage numérique, une expérience cinétique, qui transcende l’opposition entre vision réelle et projection imaginaire, entre espaces géographiques et espace mental.
Conception : Philippe Boisnard & Hortense Gauthier
Programmation video et son (Pure Data) : Philippe Boisnard
Live son : Philippe Boisnard (laptop) et Hortense Gauthier (voix)
Mixage image : Hortense Gauthier
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“Translations” is an audiovisual performance where sounds and images are produced in real time in a synaesthetic and hallucinatory logic. It is a dive into the vibrations of speed and the temporal and spatial diffractions produced by travel, transfers, routes, connections, translations.
From films made during journeys and a list of destinations, travel time, travel distance and means of transport, HP Process built in real time an infinite travelling shot that explores the variations and visual distortions generated by speed. It is a crossing in the vibratory field of the video and the sound which unfolds from a hybridization between voice, text and electronic sounds, to go to an hypnotic noise densification.
« Translations » wants to create a kind of “digital dream-machine”, where film deterioriation is an echo to memory deterioriation __ the journey is always both what has happened, and what is to come. It is already a memory at the moment when it occurs, it is already part of a memory process that goes along with a process of transformation / deformation / degradation. It is always a projection, a vision, which reveals itself as blurred, hazy, elusive.
Design: Philippe Boisnard & Hortense Gauthier
Video and sound programming (Pure Data): Philip Boisnard
Live image and sound: Philippe Boisnard and Hortense Gauthier (voice)
HP PROCESS EASTERN BLOC WEB from Hermes TOPO on Vimeo.
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