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Archive for October, 2018

Black hole in the language

L’écrivain François Bon définit le web comme une «fosse à bitume». Les posts, les publications s’enfonçant dans le temps dans l’obscurité du magma numérique des serveurs.
D’autre part, alors qu’internet est un lieu commun, lieu publique pour les réseaux sociaux, de plus en plus, cet espace est un lieu où l’intimité pourtant se décrit, s’énonce, se donne à voir, non pas sous la forme du secret, mais de l’exposition à tous. Facebook, instagram, ces réseaux sociaux recueillent jour après jour les photographies les plus privées et intimes des internautes qui partagent des moments et des pensées qui auparavant restaient dans l’éphémère du moment.
Étrange paradoxe, qui pourtant n’est qu’apparent. Cette donation de soi, agit aussi comme un abandon de soi, comme un oubli de soi. Les posts intimes se succèdent et s’effacent, se remplacent, se rectifient, se recouvrent, se dévorent selon la chaîne antéchronologique du temps des réseaux sociaux.

Avec Black hole in the language, il s’agit de proposer aux participants, visiteurs de l’exposition, la possibilité d’abandonner un souvenir, de le perdre, de s’en débarrasser. Ils sont invités via une web-app atteignable par QR-code ou en tapant l’URL, à envoyer le souvenir qu’ils veulent oublier ou qu’ils veulent envoyer dans les tréfonds du web. Et ceci anonymement. Trou noir, leur souvenir est absorbé par le vortex qui leur fait face, projeté soit sur un plexiglass retraité, soit un mur ou écran. Ce vortex est le trou noir de la mémoire, le trou noir du langage, le trou noir d’internet. L’oeil du cyclone qui absorbe toute lumière.
Simultanément, s’ils ont mis en même temps leur mail sur la web-ap, ils recevront au hasard, le souvenir d’un autre participant. Trou de verre.

Cette oeuvre joue sur le rapport trou noir/trou de verre.
Ce vortex de lettres, constitués de la fragmentation infinie des messages, est à la fois un puits et une ouverture. Un sans fonds et une porosité de transmission.

 

 

IADOLL – IA conversationnelle

Présentation :
de mai à septembre 2018 – Médiathèque d’Enghien dans le cadre de l’exposition Poésie de la post-humanité, conçue dans le cadre des Bains-Numériques.
d’octobre 2018 à Janvier 2019 – Maison du livre de Bruxelles dans le cadre de l’événement Mon père ce Robot.

Création et programmation : Philippe Boisnard
Dessin et personnage : Beb-deum, à partir du livre Mondial TM co-écrit avec Alain Damasio.

IADOLL est une entité artificielle dotée d’une intelligence qui lui est propre. Cette entité apprend à parler avec des interlocuteurs. Elle est douée de mémoire, peut se souvenir de ce qu’on lui a dit, parfois le répéter à un autre interlocuteur.
IADOLL n’est pas de même nature que SIRI ou ALEXIA ou OK Google, elle n’est pas encyclopédique. Ce n’est pas sa finalité. Mais elle parle, répond, réfléchit, tient un discours plus inquiétant.
IADOLL est une intelligence artificielle conversationnelle qui joue sur le paradoxe de la ressemblance et de la distance. être de synthèse tout droit sorti de l’imagination de Beb-deum, sa manière de répondre interroge notre monde. Elle apprend de ce qui lui est dit, génère sa propre mémoire, ses propres approches selon un principe d’inquiétude.

Cette création de Philippe Boisnard et Beb-deum est présentée in situ en exposition comme une installation participative. Une  webapp est l’interface de communication avec IADOLL. Plus elle sera présentée en expositon, plus son vocabulaire va s’enrichir, plus elle va apprendre, plus elle va mémoriser. Programmation, conception numérique : Philippe Boisnard. Création visuelle : Beb-deum. Cette création a été produite dans le cadre des Bains-Numriques 2018.