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[Livre] Pan Cake publié aux éditions Hermaphrodite

pancake136.jpgSortie de Pan Cake, fin février, lors du Salon international du livre de Tanger.
Des extraits sont d’abord parus dans les revues : Fusées n°6 [éditions Carte blanche], La Femelle du Requin n°17, Architextes n°2 et le site de Sitaudis.

les éditions Hermaphrodites viennent de sortir ce roman fantastique dans leur collection Fiction. Ce livre a reçu le soutien à la publication du Centre National du Livre.

Il peut être commandé aux
Editions Hermaphrodites
30 rue Patton
54410 Laneuville-devant-Nancy

bon de commande


4ème de couverture :

Pancake
Déf.1 : Gâteau anglais, très apprécié en Amérique du Nord et ressemblant à une crêpe épaisse ou à une galette.
Déf. 2 : Fiction poétique hypnotique qui mêle le fantastique et l’oralité en décrivant le vertige fascinant d’un homme avec un trou dans le ventre qui ne cesse de s’agrandir.
“Un trou, une fois qu’on a enlevé les contours, c’est ce qui ne peut être enlevé”. Livré à un monde cannibale qui n’a de cesse de le dévorer, le narrateur vit en mode macro ce déchirement prométhéen. Tour à tour, à travers son viol, son divorce, les tentatives avortées pour travailler, la décision de devenir le cannibale de lui-même puis de faire manger aux autres ce que son corps ne cesse de reconstituer, jusqu’à l’exportation planétaire de ses organes en plats cuisinés, se dessine l’irréductible enfermement d’un homme dans lui-même et la perte de tout rapport aux autres humains.
Pancake est en ce sens très proche d’une chanson de geste, remaniée à la sauce technoïde, car il s’agit bien de suivre l’exploit d’une survie, d’un effort absolu contre une altération irrémédiable et absurde. Un songe paranoïaque qui mènera le lecteur jusqu’aux profondeurs insondables de l’existence dans un big bang crunch du plus bel effet.

[Livre] Dictionnaire du corps
éditions PUF

disopuf2172.jpgRédacteur de la définition de “poésie sonore” dans le Dictionnaire du corps publié par les éditions PUF, sous la direction de Michela Marzano. Cette définition est une problématisation qui poursuit les pistes de recherche développées par ailleurs sur la question du corps et du langage.

Extrait de Poétique de la méchanceté,
publié en anthologie.

[extraits publiés dans En tous lieux nulle part ici [une anthologie], de Henri Deluy, éditions Le bleu du ciel, collection biennale internationale des Poètes en Val-de-Marne, 270 p. // Ces deux extraits sont tirés de Poétiques de la méchanceté]

autres extraits :
[+] [Preuve n°7 ] La femelle du Requin n°25. [lire sur leur site]
[Preuve n°21 ] La femelle du Requin n°20 [lire sur leur site]
________________________

[fait divers#2]
Paris — octobre 1994

soit [a] et [b], couples, amis, amants, jeunes c’est certain, les photographies en témoignent, jeunes à la gueule d’ange.
Soit [a] et [b], garçon et fille, plus vraiment adolescents, milieu bourgeois, étudiants, ne laissant rien paraître, un bref ralenti sur leur silhouette.
En 1994 est sorti au cinéma un film de Oliver S., qui s’appelle natural born killer.
Soit [a] et [b], deux adolescents qui ont vu le film de Oliver S. Ce film selon un certain nombre de critique, mais aussi de sociologues, mais aussi de psychologues ou de psychiatres, pourraient avoir des incidences directes ou indirectes sur le comportement et les représentations des adolescents. Or, [a] et [b] sont encore par leur comportement, et non plus par leur âge, des adolescents. Se pourrait-il alors que l’influence du film d’Oliver S ait eu lieu sur ceux-ci ?
Est-ce que l’événement tiendrait davantage du cinéma américain que des faits réels qui se déroulent dans le monde des hommes et des animaux ?
Soit [a] et [b], deux adolescents, bourgeois, qui ont vu — comme un certain nombre d’autres adolescents — le film natural born killer d’Oliver S. ; deux adolescents, à l’allure bourgeoise, un peu rebelle, qui marchent dans une ville, sans savoir que des psychologues ou des psychiatres pensent qu’un film peut avoir des conséquences directes ou indirectes sur le comportement et les représentations.
Soit [a] et [b], adolescents aux signes distinctifs : néant, près de Pantin, un 4 octobre, pas loin de la ville que l’on nomme la capitale.
Soit [c], travaillant à Pantin, tenant la pré-fourrière, face à lui deux adolescents, un 4 octobre, pas loin de la capitale, deux adolescents, dont il ignore qu’ils ont vu natural born killer, film d’un cinéaste qu’il ne connaît pas, et dont il ne sait pas que des psychologues ou des psychiatres s’interrogent sur les conséquences aussi bien au niveau du comportement que des représentations.
Soit [a] et [b], deux adolescents armés, dans la capitale, un 4 octobre, armés et jouant ou ne jouant pas, le film natural born killer d’Oliver S., dont un certain nombre de psychologues et de psychiatres peuvent penser qu’il implique des conséquences directes ou indirectes sur le comportement des adolescents.
Soit [a] et [b], dans un taxi, le chauffeur [d], en joug, ainsi que le passager. Un 4 octobre dans Paris, deux adolescents, comme les autres, de gauche, CGTiste et peu à peu isolé dans un squat.
Soit [a] et [b], à bout de souffle, déjà [d] abattu, ayant voulu fuir après une collision avec une voiture de police et la mort de 3 d’entre eux. [a] et [b], sorte d’avatar réel de bonnie et clyde, d’un héros gordardien tiré de Pierrot le fou, qui ont vu le film natural born killer d’Oliver S. et dont ils ignorent que certains psychologues ou psychiatres pensent qu’il peut avoir une influence directe ou indirecte sur les comportements et les représentations.
Soit [a], jeune femme, qui vient d’obtenir le bac, et dont le père entend des voix depuis l’âge de 15 ans, mais dont il ne faut pas parler.
Est-ce que l’origine du mal peut tenir dans une logique congénitale ?
Soit [b], de 4 ans l’aîné de [a], fils d’ouvriers, en étude de philosophie, qui peu à peu s’est désocialisé. Est-ce que l’isolement peut être l’origine du mal.
Soit [a] et [b], 21H50, un 4 octobre en fin de course, [b], jeune homme comme les autres, mais mort, après une deuxième fusillade, et [a] penchée sur le visage de ce compagnon sans vie, à l’embrasser.
Est-ce que l’amour furieux peut-être l’origine du mal ?

[fait divers#4]

Noeux-les-mines Janvier 2004

Soit [a] vivant avec [b], tous les deux de même sexe, homme ou femme, peu importe ?, non, sur les photographies c’est évident « hommes », sans doute rien n’aurait eu lieu de la même façon s’ils avaient été tous les deux femmes.
Les fantasmes sont-ils de même nature selon les sexes ?
Soit [a] et [b], deux hommes, vivant depuis deux ans à Noeux-les-mines, Nord, habitant auparavant à Lens. [a] et [b], ni frères, ni père et fils, ni seulement amis, mais amants et aimant, depuis quinze ans installés ensembles, à vivre leur relation, souvent caché, peu visible.
Soit [a] et [b], amants et aimant, homosexuels dit-on, « pédé » dit-on encore, en tout cas désignés souvent péjorativement, alors même que le plus souvent ils vivent cachés, « discrets » dira un voisin, lors de l’audition au tribunal.
Soit [a], « gentil et serviable » dira encore un témoin, loin de toutes les images véhiculées sur l’homosexualité, et pourtant « pédé » dit-on souvent péjorativement tout autour de lui à Noeux-les-mines, ville du Nord où la virilité flamande est encore de rigueur, où les crânes rasés ne sont pas rares, ni non plus les dérapages verbaux.
Soit [a] et [b] vivant encore à Lens, harcelés continûment explique leur avocat, décrivant les faits : insulte marquée sur leur mur de maison, la porte de leur maison incendiée, coup de tournevis dans le dos de [a], tout cela non sans raison, tout cela parce qu’ils sont « pédés » dit-on communément et souvent tout autour d’eux.
Est-ce que la sexualité peut être un motif de violence ?
La différence de l’autre est-elle la suprême offense à l’insouciance de sa propre identité ?
Soit [a], dans le jardin de sa maison de Noeux-les-mines, au mois de janvier, avec la crainte au ventre, car harcelé continûment, il éprouve toujours une appréhension, ne sachant pas s’il ne va pas être insulté ou violenté.
Soit l’ensemble d’éléments [C], jeunes de la région de Lens et de Noeux-les-mines, qui ne supportent pas la différence, ne supportant pas donc l’homosexualité, ni non plus les maghrébins, ne supportant que ceux qui leur ressemblent et donc qui pourraient appartenir à leur ensemble [C].
Soit [C], ensemble d’individus, assez jeunes, pour certains mineurs, ayant tous l’habitude d’harceler le couple [a] et [b], parce que ce sont de « sales pédés et qu’on aura leur peau ».
Soit [C], un après-midi de janvier, tous les éléments n’étant pas dans l’ensemble, mais les plus forcenés étant là, se disant qu’il serait bien de donner une bonne leçon à ces « pédés ».
Soit [C], un peu désoeuvré, ressemblant aux personnages de la vie de jésus de Bruno D., ne sachant que faire, mais voulant donner une bonne leçon à [a] ou [b], ou [a] et [b]. Soit [C], en cet après-midi, muni d’essence, trouvant [a] dans le jardin de sa maison et l’aspergeant puis y mettant le feu. « Vous comprenez on voulait lui donner une bonne leçon à ce sal pédé ».
La différence est-elle le début de la haine ? La méchanceté serait-elle la même, face à l’identique ?
Soit [a], brûlé, un voisin témoin, brûlé au troisième degré à l’âge de 38 ans, tombant alors dans le coma.
Soit [a], défiguré, et choqué définitivement pour sa différence, témoignant d’aucune haine mais de son seul dégoût, de son incompréhension.

[Publication] En tous lieux nulle part ici
[une anthologie]

biennale148.jpgDécembre 2006, publication en anthologie : En tous lieux nulle part ici [une anthologie], sous la direction d’Henri Deluy, au bleu du ciel.
cf. présentation sur Libr-critique
[lire le texte publié]

[son] E_E abstract#1

soundee.gifEnregistrement résidence Trame-Ouest d’une répétition de E_E [Electronic_Elephant]. Préparation du set du 19 Janvier 2007 à La Malterie. Cette recherche tend à dissoudre ls deux pôles [guitare / traitement informatique] dans la constitution d’une seule machine musicale. S’installe peu à peu un paysage mental. Non pas seulement sonore, mais le but est de constituer par séquence successive des formes mentales par impacts sonores.

[théorie] Théorie(s) de l’action : à propos du Doc(K)s théorique

Il s’agira de parler de deux perspectives sur l’action qui sont exposées dans le premier numéro [n° 1-4] de la 4ème série de DOC(K)S, car en effet, à moins de vouloir développer un essai complet sur la poésie, il apparaît impossible de saisir dans le détail la somme de ce dernier numéro. Seul le choix d’une ligne de structuration peut permettre de comprendre en quel sens se joue des tensions critiques, théoriques et pratiques. Et pourtant… Et pourtant, l’action hante de très nombreux articles, on les croisera, de nombreux en revenant même à sa descendance, à ses origines grecques. Ce numéro n’est pas celui sur l’action, mais il en est ici certainement plus question que ce ne le fut précédemment, même si cela fait moins œuvre. Plus question, car donné par beaucoup comme question même de la poésie, de son ouverture, de sa réalisation.

L’action : le choix de deux textes, celui d’Alain Frontier développant une critique explicite de la théorie de la poésie action directe de Christophe Hanna, et le texte de Hanna renforçant les bases épistémologiques qui sont les siennes dans son livre pris ici en grippe. Choix de deux textes qui ne pourra ignorer cependant ceux qui croisent ces deux axes, tels ceux de Pey, Darras ou encore Leibovici. Pourquoi choisir ces deux perspectives ? Non pas seulement parce qu’elles sont l’une à côté de l’autre, mais parce que l’une et l’autre me paraissent synthétiser deux voies qui s’opposent aussi bien quant à la définition ontologique du sujet, que quant aux spécificités qui déterminent épistémologiquement la possibilité de saisir les enjeux d’une création donnée.

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