Archive for [une]
February 14, 2007 · category article, [une]
[Article écrit pour Libr-critique.com]
Depuis quelques temps [cf. Télérama du 27 janvier], et encore ces derniers jours, semble se poser la question du roman, de sa nature, de sa manière d’être, ou encore d’apparaître, de son existence ou encore même de sa survivance. Ceci posant bien évidemment la question de la littérature en cette époque, de ce qu’il en est, de ce qui travaille en elle, de ce qu’elle travaille ou machine afin d’apparaître.
Crise du roman, ou plutôt crise de l’interprétation de ce qu’est le roman. Que l’on se reporte au livre de Jean Bessière [ici], ou bien aux questions que se posent Richard Millet [écrivain et éditeur à Gallimard] et Jean-Marc Roberts [éditeur de Stock], ou encore au fameux article de Francis Marmande, qui suite aux remarques de François Bon [ici], commence à se faire connaître, et contre-dire [par exemple sur le site lignes de fuite de Christine Génin [ici]], à chaque fois la question du roman est pensée comme ouverture d’une crise, et delà d’une certaine forme de critique de sa présentation actuelle, comme si cette manière d’être actuelle, chez un certain nombre, ne représentait pas ce que serait essentiellement le roman. C’est en ce sens que face à ces constats de crise, je vais tenter de montrer la qualité et la pertinence de certaines analyses de Devenirs roman publié par les éditions inculte/naïve.
Symptomatologie d’une critique
Il s’agit donc de parler de crise du roman. Crise que J. Bessière stigmatise à travers l’opposition d’un côté d’une littérature qui s’enroule sur elle-même, s’interrogeant davantage sur sa forme et sa présence que questionnant le monde, se focalisant sur le sujet qui s’exprime [auto-fiction] et non pas le monde où il existe et de l’autre d’une littérature qui non-autotélique, se porte vers le monde, semble se donner dans une certaine forme d’engagement, de déréférencialisation au simple vécu énigmatique de l’ego. Crise que Richard Millet et Jean-Marc Roberts constituent à travers le fait qu’il n’y ait plus de vrais lecteurs, à savoir de grands ou gros lecteurs, et que de plus il n’y ait plus de critères pour hiérarchiser les oeuvres au niveau qualitatif, à savoir donc plus de critiques, tout semblant relativiser, et ceci symptomatiquement en liaison avec internet et les blogs. C’est ainsi que Jean-Marc Roberts peut déclarer : « Je suis optimiste pour le roman, mais pessimiste sur notre époque qui est anti-littéraire. Le pire, ce sont les blogs : non seulement les gens ne lisent plus mais ils ne vivent plus. Interdisons les blogs ! ». Crise enfin, que Francis Marmande détermine selon la cause même d’internet, et ceci en citant d’une façon erronée Hugo, comme Christine Génin l’a parfaitement analysé sur Lignes de fuite.
Cette crise semble se constituer de plusieurs symptômes, mais qui en fait peuvent être pensés sous le principe d’une analyse de ce que pourrait être la post-modernité historiquement. En effet J. Bessière critique le fait que la littérature se soit enfoncée dans un jeu sur elle-même : mise en question de sa forme, auto-réflexion sur soi du sujet écrivant et abandon de la confrontation au réel, etc… On reconnaît là un double trait de l’ère post-moderne : d’un côté le passage au relativisme des jeux de langage, et de l’autre une forme de narcissisme qui se serait immiscée de la dimension sociale à la dimension de la littérature. De même si on considère le premier symptôme posé par l’entretien de J.M Robert et de R. Millet, on s’aperçoit que la perte du critère de jugement, à laquelle correspond alors une forme de prétention individuelle à pouvoir se poser soi-même comme critère, est dans la lignée de la critique de la post-modernité, en tant que lieu de l’égalisation des différences, relativisation absolue des principes, hégémonie du sujet du point de vue du jugement par rapport à un critère réfléchi rationnellement, etc… On le perçoit, alors qu’ils établissent une ligne de ce que serait généalogiquement la vérité en littérature, donc le vrai roman, ils traduisent le malaise de voir que l’on ne voit plus historiquement cette ligne apparaître, de sorte qu’il semblerait que cette ligne constituant le méta-récit de la littérature, ait disparu dans la fragmentation des micro-récits, de micro-territoires littéraires. Ce qui renvoie finalement au deuxième symptôme qui est indiqué dans l’entretien : internet. Car en effet, et là on perçoit bien l’appréhension de Francis Marmande, internet serait bien le lieu d’une circulation illégitime de la littérature, pouvant mettre en péril la fragile structure éditoriale du livre, notamment qui a pignon sur rue, ou bien qui s’affiche régulièrement en tête de gondole. Internet, et c’est maintenant de plus en plus évident, est caractéristique de ce qui a pu être dénoncé sous le concept de post-modernité. Dimension d’expressions multiples, où de nouvelles hiérarchies se font/défont [lieu donc d’une archi-mémoire amnésique], où des expériences diverses se constituent, où s’assemblent des communautés aussi bien de lecteurs que d’écrivains, où la subjectivité constitue sa propre fiction d’existence, et qui paraît à F. Marmande comme le couteau saignant peu à peu la réalité du livre, la force du roman.
February 10, 2007 · category [texte], [une]
Pour l’exposition “Alors / parmi cette armée Baisera Le Necrophorus” de Lo Moth [Magalie Daniaux et Cédric Pigot] qui se tiendra à la
Galerie Chappe [4 rue André Barsacq 75018 Paris – France] du 9 février au 3 mars, création du texte de l’exposition.
LO MOTH PROJECT ADVANCED PHASE
Distanciation particulaire : depuis la création de lo-moth company [LMC => Large Medium Creation], l’entreprise développe un ensemble strates en expansion. “As a dream”. L’expansion “as a dream” est un concept qui enveloppe l’ensemble des coordonnées sensorielles de l’être humain. C’est en ce sens que le centre chimique “Chemical and dreams company” établit des liaisons neuro-cognitives qui traversent : 1/ horizontalement l’espace et le temps; 2/ verticalement l’espace et le temps, et ceci selon la nécessité d’une expansion sensorielle maximisant la réception du sujet expérimenté l’homme. Les traversées opérées focalisent ainsi aussi bien des expériences sur les centres visuels, auditifs, tactiles.
Géostratégie sensorielle : la distanciation particulaire implique des formes typiques comportementales. [A] Au niveau sonore : le Betilyonis Soundlab a été imaginé comme zone de transition neuro-esthétique devant permettre une expansion de l’audition au niveau de la possibilité des fréquences enregistrables par le neurocortex. En effet, alors que l’appropriation du son par les systèmes hégémoniques de production sonore s’accomplit selon une logique du novsound [dérivation de la novlangue selon le ministère de l’information], ou encore Socio-Sound-Plat [SSP], suite aux recherches de Timothy Schulz & Eda Vronski, a été compris que l’amplification non pas du volume [quantity] mais de la courbure de l’onde [quality] provoquait une possible mutation du cerveau amenant certaines formes de comportements inopinés [ouverture neurotropique sonore]. L’expérience ainsi appelée SOMNOLDOM du 7-8 octobre 2006 [GTM – Rue Cadets de la FRANCE LIBRE – PARIS] a montré qu’un marcheur régulier pris dans le faisceau ondulatoire maximisé mis en place par le LMC, était irrémédiablement placé pour un temps indéfinissable dans une position longitudinale hypnotique, l’amenant à se désolidariser de toute attache contextuelle pour entrer dans une zone de transition neuro-esthétique [techno-hub-dilatatoire]. L’impact sonore n’est en ce sens ni mélodique, ni harmonique, mais il est granulaire. Loi sonore : dilatation interne de chaque particule sonore et enchevêtrements ondulatoires. [B] Au niveau visuel : les recherches avancées par le LMC se situent aussi bien au niveau de la dilatation statique de l’image et ceci par fragmentation particulaire de la vue qu’au niveau de l’image animée. Les documents fournis par la LMC montre l’insistance organique des logiques graphiques et cinétiques produites. Ici s’accomplit précisément la logique “as a dream”. Au niveau graphique au lieu de réduire les expériences à la synthèse cognitive d’une image, est déployé par la dilatation et l’expansion des molécules graphiques, une surface de transition pour le regard le conduisant à explorer à la fois horizontalement/verticalement la production, mais aussi en profondeur. Effet de surface paradoxale : l’oeil devient tactile, l’oeil devient une pointe qui explore l’endroit et l’envers de ce qui est donné à voir. Au-delà donc de tout aplanissement graphique, la perspective crée une matérialité organique qui transforme l’oeil, le métamorphose en un organe de préhension visuel qui traverse les 3 dimensions de la surface. De même l’image dynamique, ou encore la durée vidéographiée défie l’ensemble des lois imposées à l’individu qui gouvernent la linéarité existentielle de DROHOBYCZ. [RAPPEL : “Une existence n’est vraie que si elle accomplit la ligne droite des étapes fixées a priori par le ministère de la vie et de la santé mentale” art.2, alinéa-45]. Les expériences menées sous le nom de GARBIDZA par Timothy Schulz et Bruno Leary, contreviennent totalement aux axiomes existentiels de la vie formatée et de toutes les lois qui l’enclavent. La narrativité vidéographiée est celle insistante non pas seulement de courbes, mais d’un ensemble indéfini de lignes possibles qui se croisent, se télescopent, se rappellent et se disjoignent. [C] Au niveau olfactif : à la pointe des nouvelles technologies, la LMC a compris que le vecteur privilégié de l’inter-action sensorielle ne tenait pas seulement à l’oeil ou à l’ouïe, mais aussi au système olfactif. C’est en ce sens que travaillant avec les plus grandes industries, la LMC a développé certains systèmes de dilatation esthético-cognitive liés à l’odeur. Ceci est apparu lors de leur intervention en Thaïlande, à la demande de certaines institutions [document classé, n°321-XX-34E], où ils ont réussi par la production lente et prégnante d’odeur de caoutchouc à créer une image mentale accompagnant l’installation visuelle des agglomérats de pavés de caoutchoucs. Image mentale de l’étouffement programmé de la terre, de la dévastation selon la loi Kapitalism Perte & Profit [KPP]. [CCL] Nous comprenons que la LMC développe non pas un projet inoffensif, mais bien un ensemble de procédures matérielles scientifiquement pensées, devant permettre une mutation sensorielle. La création matérielle a ainsi comme loi de propagation : la molécularisation sensorielle, l’hybridation neuro-esthétique.
LO MOTH Phase avancée : suite aux résultats positifs des derniers dispositifs que la LMC a obtenu, notamment dans l’approfondissement des éléments déterminants la logique “as a dream”, son nouveau projet se constitue comme l’expansion exponentielle de l’immersion neuro-esthétique et ceci selon un protocole tridimensionnel devant permettre un nouveau degré d’interaction avec l’agent humain. A partir des recherches les plus pointues sur les nanoparticules sensorielles [particules de Quinton minéralisées] et d’agencements esthético-sensoriels, la finalité est de produire tout à la fois une perte totale de repère sensoriel, et cependant de permettre une densification organique de chaque participant de l’expérience. En ce sens, la tridimensionnalité est à la fois sensorielle, spatiale et cognitive, elle obéit à une translation quasi-alchimique. [1] Dissolution des repères sensoriels : pour produire la perte des repères, est accomplie une phase au noir qui logico-esthétiquement se calque sur la prolifération particulaire des images fixes dont nous avons déjà parlées. Un ensemble de 300 carrés noirs de 30X30 cm va être agencé. Chaque carré peint est lui-même incisé selon une logique aléatoire et imperturbable devant produire un brouillage perceptif du noir selon la série des stries. Par le jeu entre la macro-dimension noire et les micro-incisions, une déflagration sensorielle est provoquée, conduisant le regardeur à ne plus pouvoir trouver d’assise à son regard. Du fait de la série aléatoire des incisions, il est dépossédé de la partie rationnelle de la saisie sensorielle et éconduit dans un mouvement quasi-infini de la perception visuelle. Dissolution de toute certitude : il fait face à une mécanique glaciale qui pourtant se donne à voir selon l’indéfini d’une production vivante, celle du geste de stries. Cette première phase de dissolution introduit la molécularité qui va se retrouver dans les deux autres phases. [2] La seconde phase est celle d’une imprégnation olfactive de Haute-technologie-Immersive [HTI]. A partir des recherches sur le Quinton, particule plasmatique ayant une forte incidence sur l’homme, et des propriétés positives sur le comportement, il s’agit pour la LMC de transférer le champ particulaire visuel au niveau d’un champ particulaire qui invisible s’intègre et s’assimile dans le corps lui-même. De la position enveloppante de la dimension#1, il y a translation, l’enveloppe devient le corps et les particules sont implémentées dans celui-ci et font effet de l’intérieur. Ceci devant produire une forme d’euphorie esthético-cognitive impliquant une dynamique motrice singulière pour chaque participant. [3] Et c’est à partir de là que peut enfin se reconfigurer l’existence du participant, et ceci selon un transfère symbolique inversant la logique institutionnelle et sociale. Pour la troisième dimension, la LMC a travaillé de même avec une entreprise à la pointe dans son domaine : les minéraux de sel. De l’obscurité de l’oeuvre au noir, nous passons à la clarté de l’oeuvre au blanc. Le sel agit comme catalyseur qui aspire la négativité de l’expérimentateur et la focalise dans son volume. La boucle alchimique s’effectue par la confrontation à une oeuvre de sel, qui est l’exorcisme accompli de l’immobilité existentielle première.
February 9, 2007 · category [son], [une], [video]
Festival Muzzix#7, 19 janvier La Malterie [Lille], sound-set avec Valentin Duhamel, sous le nom E_E. V. Duhamel joue de la guitare, je récupère le son, et le retravaille en live, afin de créer une dimension mentale de la sonorité. Ici ce n’est pas une juxtaposition entre la guitare et le micro-ordinateur, mais il s’agit d’une seule et unique machine instrumentale à deux intervenants.
[+] écouter abstract#1 // 5 mn en audio [écouter]
February 7, 2007 · category [poésie visuelle], [théorie], [une]
Le dernier schéma que je présente de cette nouvelle série, concerne l’action liée au spampoetry. Dans le premier schéma était indiqué en quel sens l’écrivain qui vise à publier sur support papier était tenu dans les limites de la médiation médiatique de son oeuvre. Le schéma du tagueur permettait de comprendre, l’inversion de la relation intentionnelle de ceui qui écrit à celui qui lit et ceci à partir de la provocation à la vue faite par le tagueur graffitant son tag selon une stratégie de visibilité. Ce troisième schéma montre comment dépasser les limites matérielles de la diffusion qui sont liées aussi bien au ivre qu’au tag. En effet, étant dans leur modalité matérielle de production géo-localisés, la diffusion implique alors un effort de dépense (financier, physique, stratégique, médiatique) pour pouvoir se faire. Or, par le biais de la médiation des technologies informatiques de communication, ce qui est permis c’est de contourner cette restriction et ceci parce que l’oeuvre n’est pas matériellement définie, mais qu’elle est un abstract concordant à un médium à faible coût (en effet, il faudrat comparer le coût réel entre produire un livre, ou bien un tag et de l’autre produire un spam).
J’ai développé lors d’une conférence au festival SIAM, INT Evry en 2005, une conférence mettant en relief la différence entre d’un côté le médium et de l’autre l’abstract.
De même j’ai repris la même idée lors de ma conférence de Janvier 2006 au Collège International de Philosophie, à l’invitation de Manola Antonioli.
February 6, 2007 · category [poésie visuelle], [une]
Suite de la mise en ligne de réflexion sur les conditions de diffusion d’une textualité. Cette fois-ci analyse schématique du tag [signature sur les murs]. Quelle est la logique de diffusion du tag ? la question de sa reconnaissance ? Sa modalité d’appréhension ? sa neutralisation ? Le schéma proposé, qui est le deuxième schéma de l’article sur le spampoetry, montre en quel sens il a un retournement de la relation intentionnelle entre le producteur du signe et le récepteur. Alors que l’écrivain ne court-circuite pas lui-même l’intentionnalité, du récepteur, au sens où il doit en passer par la médiation institutionnelle de l’éditeur et du diffuseur, le tagueur en disséminant et réfléchissant stratégiquement la diffusion de son tag, détermine la possibilité d’une interférence esthétique pouvant impliquer une attention de la part des passants, promeneurs, etc, c’est-à-dire ceux pris dans le flux urbain.
February 5, 2007 · category [poésie visuelle], [spam poetry], [théorie], [une]
Le schéma_X_pensée que je donne à découvrir ici est en rapport avec une conférence que je finis de rédiger pour publication et qui a eu lieu à St Etienne en 2004, au colloque E-formes. Il s’agit de la première expansion de la suite de schémas qui organisait mon allocution.
Il s’agit en démontant les processus qui pré-disposent la diffusion d’un texte, de percevoir en quel sens il est possible de penser des productions poétiques biaisant les limites économiques, sociales, matérielles qui régissent la diffusion éditoriale. Poésie que j’analyse par la suite à travers le spampoetry que j’ai développé depuis 2003. Ce premier schéma_X_pensée, au titre provocateur, exprime le fait que l’écrivain est toujours l’otage en quelque sorte du désir d’un lecteur, désir qui est lui-même conditionné par un ensemble de filtres, qui ne concernent pas l’écriture mais le système commercial reposant sur une stratégie du bénéfice.
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