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[video] Conception, hp-process + Julien Blaine

La performance [poésie action numérique] Conception a été créée par hp-process et Julien Blaine, pour le festival acces-(s) [novembre 2008], puis présentée au MAC de Marseille en juin 2009. Cette captation a été faite par Giney Ayme lors du festival les Instants vidéos en novembre 2009.

Présentation du déroulé, afin de mieux comprendre les articulations entre poésie et technologie : une partie du texte de Julien Blaine apparaît à l’écran, le souffle d’Hortense Gauthier détermine sa taille. Le mouvement [vitesse et position] des lettres est ensuite déterminé par la voix de Julien Blaine, ou bien son souffle dans des conques. Hortense Gauthier est captée en temps réel et intégrée dans l’univers 3D des lettres. Elle est démultipliée selon une logique de déplacement temporel et spatial. Cette performance, entièrement en temps réel [son/video] a été programmée avec pure data.

[Video/présentation publique] Nextgen de David Guez

Le 29 octobre, présentation à Paris au 104, dans le cadre du programme pastaunica, de Nextgen de David Guez. La réalisation vidéo a été faite à partir de l’algorithme de Time photography. Chaque portrait d’anonyme est consttué du texte Nextgen.

[art numérique] portrait

mendes4.jpgSuite à la création de l’installation Time philosophers, j’ai réalisé pour L’Institut Pierre Mendes France, un portrait de PMF, avec l’algorithme de time philosophers. Le portrait de Pierre Mendes France est entièrement composé à partir d’un de ses discours. Outre le fait que je puisse me reconnaître dans de nombreuses idées de Mendes France, cette recherche liant le discours politique à l’inscription du visage apparaît comme une piste à suivre dans le rapport entre visage et parole. Cette photographie est le résultat d’une association entre pixel de la photographie réelle, et lettres qui constituent le discours. L’algorithme informatique, permet de déterminer aussi bien la couleur de la lettre, que sa taille, que son emplacement en 3D, à partir de la lecture pixel à pixel de la photographie. C’est pour cela que c’est une photo-graphie temporelle, au sens strict du terme. La graphie, renvoyant à l’écriture.

[art numérique] Time philosophers

time philosophers [le temps des philosophes] est une installation d’art numérique, programmée avec pure-data.

Elle interroge le temps du regard, de la reconnaissance en mettant en relation des portraits de philosophe et le processus même de la composition de leur visibilité par des textes qu’ils ont écrit..
derrida-net.jpgDans une époque sans cesse décrite comme éprise de vitesse et d’oubli, notamment par la philosophie, cette oeuvre propose une approche temporelle du portrait de philosophes, une approche où il va falloir endurer le temps pour lire l’oeuvre, pour découvrir le visage qui s’y plisse.
Cette oeuvre propose l’expérience de la lecture du  regard au sens où le portrait se compose de centaines  de milliers de lettres qui apparaissant peu à peu  génèrent le portrait en 3d. Ces lettres correspondent à  chaque pixel du portrait, et pour chaque portrait elles  sont issues de passages de l’oeuvre du philosophe.
La réécriture de l’oeuvre dessine le visage. Image temps écrivait Gilles Deleuze, c’est dans le temps de la  composition de l’image par un lettrisme lié aux pixels  de la photographie que le regardeur devra pénétrer.
foucault-net2.jpgLe temps expérimenté amène à découvrir un autre  visage que celui proposé par le portrait, un rythme photographique, une littéralité de l’image. L’analogie  tissée, est celle de la liaison entre l’impression de la  pensée et l’impression photographique. C’est l’écriture  de l’auteur qui tisse son visage, et c’est le visage qui  déforme l’écriture. Entrelacs de deux traces qui se diffractent, l’une, l’autre. Un jeu délicat se joue entre  d’une part la possibilité de voir le portrait et d’autre  part l’écriture. Plus l’écriture se marque, plus le  portrait se forme, et plus la possibilité de lire s’efface.  Le visage conditionne l’écriture, la tord, dimensionne sa  présence.. Au contraire, moins l’écriture est apparue,  plus des mots voire des phrases peuvent être saisies,  moins le visage s’esquisse. L’écriture esquisse le  visage, en donne la densité, c’est au creux des lettres,  que l’ombre du visage se dessine.
Se donne à voir ainsi, le singulier calligramme d’un  visage dont l’écriture — comme trace, restance
d’une présence — forme la trame, la chair. Cette  réalisation en un sens pourrait s’inscrire alors
aussi bien dans l’horizon des peintures de Giuseppe  Acimboloto, que d’Apollinaire, et de ses calligrammes.
Toutefois ce qui anime ce travail tient à la question  de la mémoire, de la possibilité de voir le visage d’une  pensée, de la trace.
Comment une pensée se donne-t-elle à travers le  temps ? Dès Platon, cette question devient centrale
dans la philosophie. Dès Platon, au sens où, les trois-  quart de ses dialogues sont introduits d’une manière  indirecte. Cette question de la spectralité de la pensée,  bien évidemment est au coeur de la recherche de  certains des philosophes ici choisis : Derrida, Deleuze,
Lyotard, Lacoue-Labarthe; Nancy…  Entre chaque visage, sont intercalés certains  concepts essentiels de ces philosophes par rapport  au temps. Ces concepts eux-mêmes ne se donnent  pas immédiatement, mais ils obéissent au temps  d’affichage d’une modélisation de pixels. La lenteur  de leur apparition correspond à la lenteur de la construction conceptuelle en philosophie. L’esthétique  choisie est celle de l’affichage des premiers  moniteurs, point à point.
Il ne s’agit donc pas de rendre l’image, la copie d’un  portrait, mais de concevoir une forme de spectralité.
Sa recomposition se fait par une forme d’étirement en 3D, de  plissement de l’image par les lettres. Cette spectralité s’exprime  dans le flou que compose les lettres, où les zones d’ombre de la
photographie se constituent comme lieu d’effritement du corps du  visage, de sa consistance lettriste.
La specralité du visage qui est au centre de ce travail d’écriture  photographique, est celui aussi de ce que nous ont transmis ces  penseurs. Elle tient à des pensées qui ne cessent de revenir, tant
elles auront contribué à l’analyse critique d’une époque et d’une culture.
Ces visages ne se donnent ainsi que comme des traces, des revenants, et la représentation tout en appelant à entrer dans le  labyrinthe des mots, cependant s’échappe quant à la possibilité de  saisir tout ce qui a lieu.

[video/software] poetry::S::quanti::K::: v.1.0

Je présente dans ce poste la version 1.0 de poetry::S::quanti::K:::, logiciel programmé avec pure_data/GEM.

poetrysq1.jpgP::S::Q est un logiciel de séquençage à partir de textes poétiques mis en preset. Il est possible aussi de taper son propre texte pour le séquençage. Il s’agit ainsi d’entendre la poésie autrement que selon sa prononciation ou sa saisie linéaire, mais selon une logique algorithmique, qui amène que le texte est déplacé d’un référent (linguistique) à deux autres référents  (sonore et visuel), qu’il est interrogé dans son atomicité. C’est en ce sens que P::S::Q se situe dans une généalogie expérimentale explicite du Futurisme à la poésie visive en passant par Dada et le lettrisme.
Ce qui anime cette création, tient au fait de mettre en évidence, de quelle manière un texte poétique peut se constituer dans un univers numérique. En effet, depuis maintenant quelques années le seul transfert du texte sur le web, est devenu le principe de ce qui est appelé une littérature poetrys2.jpgnumérique. Or, s’il est évident qu’il y a bien transfert, celui-ci est seulement un déplacement du texte du point de vue de son support. La spécificité de l’outil numérique n’est pas prise en charge, au mieux elle se traduit dans une logique d’hypertextualité liée aux liens, et quelque fois à l’intégration de son ou d’image. Rien dans l’ensemble de ces pratiques ne prend en compte le caractère propre de la machine : ses possibilités de séquençage par exemple, ou encore ses possibilités génératives propres : notamment au niveau du son et de l’image.

C’est pourquoi avec P::S::Q, j’interroge ce que pourrait être une poésie sonore et visuelle à l’ère du numérique. Le texte devient une séquence du programme, il est la variable active, celle qui va être lue. Le logiciel lit bien le texte, mais il l’interprète selon sa logique de programmation poetrys3.jpg(au même titre que quand je lis un texte, c’ets selon ma matrice neurocognitive que je traduis le code en son et que je décrypte du sens). C’est pourquoi, avec P::S::Q, je me suis volontairement privé de l’emploi de voix synthétiques, afin de ne pas renvoyer à la poésie sonore. Le texte est lu selon des potentialités de la machine, non analogiquement reliées aux potentialités de lecture humaine et devient sonore et visuel selon ce qui est programmé : tous les sons sont générés en temps réel (il y a sept sortes d’instruments différents, issues de synthèses). P::S::Q ouvre ainsi la question d’une poésie sonore numérique, qui demande une forme d’interprétation. En effet, si le séquençage est automatisé, il s’agit pour nous de jouer la séquence. Ainsi, P::S::Q permet de mixer, de travailler le son, au fur et à mesure. De même, au niveau de l’image, si elles obéissent à la séquence, il est possible de les mixer, de les relier spécifiquement à un des sept instruments. De même, au niveau de l’image, si le texte est bien intégré, il est mot-lécularisé, à savoir chaque lettre devient une molécule et se déplace librement.

P::S::Q est ainsi le lieu d’une possibilité de bataille rythmique entre des langues. C’est selon ce second degré, que pour celui qui joue, il est possible d’introduire des battle (ici dans l’extrait Hubaut VS Rimbaud). Les combats rythmiques s’affichent bien évidement à l’écran. La séquence sonore qui est entendue dans l’extrait provient de Hubaut, Lissez les couleurs (Al dante) : “I drappx tt ladrap o la tt”. Il est bien entendu que les séquences de texte traitées peuvent être de toute longueur, mais bien évidemment, plus elles sont longues, moins la récurrence sera audible.

[video] extract of EPT, by hp process

“Ept” est à l’origine une performance en hommage au futurisme (présentée au Marathon des mots-Toulouse juin 2009, ISCL-Salvador/Brésil juillet 2009). Cette vidéo est crée à partir du patch de la performance. Il ne s’agit pas pour nous — avec cette version vidéo — de reproduire la performance, mais tout au contraire d’inventer une nouvelle esthétique, une nouvelle trame narrative. L’ensemble (vidéo/son) est généré en temps réel avec pure_data/Gem. Cette création par génération, et non par montage [FCP], compositing [shake ou AE], ou création en image de synthèse [blender] — pose la question des nouveaux formats de vidéo. De fait ce qui est donné à voir ici, le film, peut être de nouveau généré, et delà impliqué une autre vidéo, qui témoignera des variations permises par la programmation du patch.

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