[texte] geste(S)
[…] la main de Bachir saisit les billets tandis que la main d’Abdel donne le paquet de cigarettes Lucky Strike ou Marquise ou JPS ou, tandis que la main d’Antoine s’enfonce dans ma veste sans que je la sente, tandis que la main de Mireille prend le sac noir, empli d’olives, tandis que la main gauche de Claude tente de ne pas trembler, la main droite attendant d’appuyer sur le bouton de l’appareil photographique, tandis que les mains de Catherine pétrissent et branlent la verge d’Etienne, qui a ses mains sous la tête, son corps allongé, raidi, sur le dos, tandis que les mains de Rachelle caressent la fourrure du chat, couché sur le flanc, tandis que la main gauche de Kevin se saisit de la canne de billard, le sourire grandiloquent parce que, tandis que la main droite de Marion tourne les clés qu’elle a finies par retrouver dans son sac toujours en bordel comme le constate souvent la main droite de son mari, tandis que les mains de Elke, restent au chaud dans son gros blouson matelassé, toutes les Elke faisant de même, tandis que les mains de Saran traversent ses cheveux, mains agiles, rapides, mains manucurées, traversent pour les replacer derrière ses oreilles et dégager son front, tandis que la main de Claudio, sort 20 euros et les pose sur le comptoir pour payer le whisky qu’il vient de prendre suite à l’annonce de la naissance de sa fille, tandis que la main droite d’André s’approche de son anus, ses doigts écartant les deux parois resserrées et ridées, striées, ses doigts humectés de salive, s’enfonçant alors, creusant la résistance des plis, tandis que la main gauche de JP s’agite autour de son sexe, les yeux, oui, les yeux exorbités comme on peut le constater, les yeux immobiles et écarquillés face à une vidéo XXX qu’il fait tourner en boucle sur son lap-top, tandis que les mains de Séverine se portent et se posent sur son visage, on ne peut voir, pleure-t-elle ? rit-elle ? ses yeux sont-ils rouges irrités ?, tandis que la main d’Edouard s’applique à écrire, la main gauche délicatement posée sur la feuille, tandis que les deux mains de Thérèse reposent sur son ventre, le visage cireux, les yeux clos, la respiration définitivement suspendue dans un souffle qui ne viendra plus, tandis que les mains de Franck, dischroniques, frappent et tabassent la gueule déjà ensanglantée, depuis quelques minutes, de Karl, qui n’a rien, fait, qui n’a pas eu le temps de mettre ses mains en garde contre la volée, tandis que la main gauche de Marie berce l’enfant, la main droite sort le biberon stérilisé de la casserole, tandis que la main de Malik se pose sur le dos de l’homme qui dort près de lui, depuis toujours plus vieux que lui […]