Spectres d'identité est une post-scénographie urbaine conçue par Philippe Boisnard.

Programmation des installations : Philippe Boisnard & Arnaud Courcelle.

Création des installations Moi et Eux : Philippe Boisnard & Arnaud Courcelle.
Création sonore de "Nous autres" : Gaetan Gromer.

Argument de la création :
Nous sommes dans une époque de fantômes, de spectres, où le spectacle (pour reprendre les termes de Debord) produit à la fois esthétiquement et psychologiquement une foule de leurres, qui se jouent des hommes, permettent leur manipulation, leur asservissement.
L'une des dimensions les plus fortes de cette production spectrale est liée à internet.
Internet est tout à la fois dimension essentielle de nos activités, mais aussi miroir aux alouettes.
Cette création tente d'interroger les processus de fictionnalisation du réel qui ordonnent cette émergence des fantômes.

MOI : le spectateur va être confronté à la dépropriation de son reflet urbain à travers une installation vidéo temps réel et interactive. En 4 points de la ville, il fera face à des écrans où il se verra constituer de lettres, de mots, de phrases. Les mots de l'image sont des envois faits par d'autres spectateurs. Ces mots redéfinissent son identité. Lorsque le spectateur quitte le dispositif la vidéo de sa présence est envoyé en temps réel sur d'autres écrans. À l'instar, des réseaux : l'image de nous-même est captée, happée, volée, redéfinie, réécrite. Ce module est une métaphore vivante de la dépropriation constante de nous-même qui a lieu sur le web.

EUX : Il est des morts bien plus vivants que les vivants. Il est des phénomènes contemporains, qui même si nous n'en avons pas conscience, sont présents en nous, nous harcèlent de l'extériorité du dedans. À partir du travail de Philippe Boisnard accompli lors d'un work-shop avec les élèves de première L du lycée Jean Monnet de Cognac, a été pensée une réécriture des thèmes trouvés par les élèves (l'anorexie, Lady Di, le petit chaperon rouge, les serial killers….), qui sera diffusé par 20 bornes sonores interactives dans l'ensemble du territoire de Coup de Chauffe. Chaque borne sera une voix unique, à la première personne, agissant comme une apostrophe aux dimensions inconscientes de notre propre histoire.

NOUS AUTRES : avec son smartphone, le spectateur en se promenant va découvrir ce qui se passe derrière chaque façade. Géolocalisé et selon le temps, Gaetan Gromer a imaginé une scénographie d’enregistrements. Cette balade nous confronte à nous-mêmes à la banalité de nos vies, aux prescriptions politiques de l'extime et de l'intime. Pour se connecter :
télécharger le navigateur sur ios (apple) ou android.
IOS : apple store
android : android une fois téléchargé : mettez sur puffin l'adresse : http://nousautres.eu

Philippe Boisnard
Le travail de Philippe Boisnard interroge depuis de nombreuses années la constitution de l’homme à travers la matérialité des codes et des représentations liées à la dimension aussi bien politique, que sociale ou économique. Ses installations ou ses performances, cherchent à réfléchir aux processus technologiques qui viennent constituer notre humanité. C’est en ce sens qu’il travaille beaucoup sur la question des fragments qui constituent les hommes, fragments qui seraient son ADN.
Il crée des installations ou des performances seul, tel phAUTOmaton ou Réalité fragmentaire, qu’en association avec d’autres créateurs, tel Hortense Gauthier avec qui il forme le duo hp process, qu’Arnaud Courcelle avec qui il a conçu la borne interactive de présentation de l'Hermione ou bien le musicien Gaëtan Gromer.
Par ailleurs il a travaillé pour des créations numériques théâtrales, avec par exemple L’argent créé par Anne Théron, et joué dans le cadre du festival d’Avignon.
Son travail est présenté lors d’expositions et de festivals internationaux : Bibliothèque nationale de france (Cherchez le texte); Nuit Européenne des musées France-Russie (Vladivostock, Irkoutsk, Rostov sur le Don, Rybinsk, Samara, Paris - Société des gens de lettres), SAT (Montréal), Eastern Block (Canada), festival Gigital Choc (instituts français de Tokyo et Kyoto), Convention dure data (Sao Paulo - Brésil) ; Festival Epaf (Varsovie, Pologne), Live action festival (Göttborg), Festival FIMAV (Victoriaville - Canada), Experimenta (Grenoble), Festival Les bains numériques (Enghien-les-bains), Mapping Festival (Genève, Suisse), etc.

Arnaud Courcelle
Depuis 2011, Arnaud Courcelle se consacre à l’art et son travail s’intègre dans un processus visant la performance et l’improvisation.
C’est dans cette perspective qu’il réalise des interfaces numériques et élaborera une réflexion autour de la création d’un langage commun entre les médiums artistiques.
Il conçoit un logiciel pour la projection video, intégrant des modules gérant l’interaction homme-machine, lui permettant de jouer des formes à travers le mouvement des danseurs et du son des musiciens.
Il crée des installations numériques tels Focal Z présenté au THSF à Toulouse et à DigiWorld à Montpellier, Nuit blanche écran noir, commande de La Salle Nougaro à Toulouse, Les Martines à La Chapelle-gély, Juke Box présenté aux soirées Crépuscule à Montauban,
Il participe à la scénographie de spectacles vivants tels Electric Geisha, les Berceuses au butagaz, le Commando Nougaro, Les Hurlements de Léo chante Mano Solo avec Fred Kleinberg, Errance avec Jean-Marc Matos, L’Eloge de l’incertitude avec Etienne Schwartz.
Il conçoit de même des installations vidéo-mapping interactives présentées lors du Festival Les Machines à Liver, au Théâtre Jean Villard en 2012, ainsi que l’habillage vidéo de la Gare Matabiau à Toulouse pour la Fête de la musique en 2012.
Il intervient aussi à l’occasion de workshops sur le mapping et l’utilisation des capteurs et donne des conférences autour de l’art numérique d’aujourd’hui à La Chapelle-gély à Montpellier en 2013.
Depuis 2013, il collabore avec Philippe Boisnard. Leur travail a été exposé notamment à Paris, Berlin, Moscou, New-york, ainsi que 12 villes des Etats-Unis.(shape of memory, et une exposition pour le bateau l'hermione)

Gaetan Gromer
Gaëtan Gromer, né en 1978, est artiste sonore. Il mène conjointement une activité d’écriture musicale contemporaine pour la scène et l'image, la réalisation d'installations sonores et de performances où les outils numériques lui permettent de créer, en temps réel, de la musique à partir de diverses sources acoustiques concrètes, parfois instantanées (émissions de radio, bruits de l'environnement, paroles du public, instruments de musique, etc.)
Parallèlement, il anime de nombreux workshops de création électroacoustique et autour de l'usage des nouvelles technologies dans la création musicale. Il assume, depuis 2009, la direction artistique du collectif d'arts numériques sonores Les Ensembles 2.2.
Très attiré par l'interdisciplinarité, il multiplie les collaborations avec des artistes comme Maria La Ribot, Philippe Boisnard, Paul Hossfeld, Germain Roesz, Zahra Poonawala, Sylvie Villaume, Léo Henry, Stéphane Perger, etc.
Il est l'un des lauréats du prix européen d'art numérique Imagina Atlantica à Angoulême en 2012 et a écrit la musique du court-métrage Juste l'embrasser de Samuel Henry, prix SABAM au festival international du film fantastique de Bruxelles en 2008.
Il se produit et expose régulièrement dans sa ville d'origine, Strasbourg (le Maillon, Pôle Sud, les festivals Ososphère et Artefacts, etc.). Mais aussi, entre autres, au MAMCO de Genève, à l'e-Werk de Friburg, au CAC de Vilnius, au Fresnoy à Tourcoing, au musée de Saint-Dié, à la Fondation Fernet Branca de Saint-Louis, au Centre Databaz à Angoulême, à la Nuit Blanche de Bruxelles, au Park in Progress de Mons, au Laboral de Gijon, au Digital Life de Rome, etc. Ses compositions, notamment dans le champ de la production audiovisuelle, ont été entendues dans de nombreux festivals en France, Belgique, Espagne, Suisse, Lettonie, Lituanie, Italie, Corée et au Brésil.
Son récent disque [fri:z] (septembre 2014) a été bien accueilli par la critique et a été sélectionné par SWQW dans le Top 10 des meilleurs albums 2014, dans sa catégorie.